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Notre arrivée en bolivie s'est fait le 3 juin à la frontière de La Quiaca / Villazon au nord de l'Argentine. Nous restons en Bolivie jusqu'à mi Aout. C'est le temps suffisant pour aller à la rencontre de la production de quinoa, réaliser un petit travail comme volontaire avec l'ONG AVSF (Agronome et Vétérinaire sans Frontière :  https://www.avsf.org/en   et avec l'association Inti Illiamini qui dépend de l'ONG française Bolivia Inti Sud Soleil  : http://www.boliviainti-sudsoleil.org/

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Retrouvez les différentes articles rédigés sur notre découverte de l'agriculture paysanne Bolivienne en cliquant sur les liens suivants :

 

1. Le boom de la quinoa mais à quel prix !

 

2. Un projet de lampe de sel afin de diversifier les revenus des familles de la communauté de Taquillos

 

3. La production artisanale de laine d’alpaga et de lama pour exporter via les réseaux de commerce équitable

 

4. « De la cuisine solaire à l’agriculture urbaine de La Paz : 3 semaines aux côtés de l’Asso "Inti Illimani" »

 

5. Un petit pas pour le potager… un grand pas pour la Bolivie !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le boom de la quinoa mais à quel prix !

 

Notre découverte du monde paysan, nous conduit jusqu’à mi-août en Bolivie où nous avons des contacts avec deux organismes travaillant avec le monde agricole (AVSF et Inti Illimani*). Avant d’aller à la rencontre de ces structures nous nous sommes penchés sur la culture phare de la Bolivie : le Quinoa. Nous avions eu une demande de notre partenaire Mayenne Bio Soleil (du réseau Bio Coop) pour mieux comprendre les difficultés d’approvisionnement de cette pseudo céréale en Bio en France. Nous avons donc mené notre petite enquête en allant à la rencontre de producteurs, d’élus locaux, d’une coopérative, d’organismes de recherches…

 

 

La plus grande partie de la production de quinoa bolivien se trouve dans la zone du Salar d’Uyuni. Cette zone est essentiellement connue par les occidentaux pour la beauté de ses paysages, c’est un des plus grands lieux touristiques de la Bolivie. Cette région regorge aussi d’une grande quantité de petits villages organisés en différentes communautés qui produisent la majeure partie du quinoa bolivien.

Nous sommes sur l’Altiplano Bolivien à quasiment 4000 mètres au-dessus du niveau de la mer. Les conditions climatiques sont idéales pour cette culture qui privilégie un fort ensoleillement, des variations de températures importantes entre la nuit et le jour et de faibles précipitations concentrées sur 2 ou 3 mois.

Le quinoa est une plante qui a un apport nutritionnel très élevé et qui est cultivée en parallèle de la production de lamas. Ceci permet de donner un équilibre entre l’apport de matière organique via le lama et les besoins de la culture qui sont très élevés en éléments du sol. Une grande diversité de variétés de quinoa existe et sont cultivés en Bolivie. Chaque variété correspond à une utilisation culinaire différente (soupe, pain, en grains ou en dessert). Cependant seulement 3 variétés sont cultivées pour l’exportation. Le quinoa blanc, rose (qui est décoloré avant l’export) et le noir.

Le boom du Quinoa et ses conséquences locales:

 

Depuis quelques années le quinoa est devenu un aliment à la mode en occident. Ainsi, la demande pour l’exportation a explosé. Le prix de vente étant attractif pour les producteurs, de nombreux nouveaux paysans et entreprises ont cultivé des terres de l’Altiplano  bolivien, mais aussi au Pérou et en Equateur pour répondre à cette demande. Le quinoa a toujours été produit dans ces 3 pays pour l’autoconsommation par de petits paysans et pour le marché local. Depuis ce boom, de grandes surfaces sont entrées en production, avec une utilisation plus intensive des intrants (pesticides, engrais…). Des conséquences, parfois dramatiques, sur l’environnement se produisent (pollutions des sols, de l’eau, impact sur la santé des paysans...) Cette production étant tellement rémunératrice que des productions ancestrales et indispensables à l’équilibre des écosystèmes, comme la production de lamas sont peu à peu délaissées au profit d’une spécialisation pour le quinoa. L’arrivée de la mécanisation engendre aussi une production à plus grande échelle et une nouvelle classe de producteurs qui, parfois, tentent d’évincer les petits paysans locaux.

Suite à tous ces changements et à une augmentation de l’offre, le prix a largement chuté jusqu’à être divisé par 4. Cela met en péril certains producteurs traditionnels qui ont des petites surfaces ainsi que les filières de produits de qualités certifiées. De plus, certaines zones permettent de produire 2 à 3 récoltes par an au Pérou et en Equateur. Ceci est impossible dans les régions arides et historiques du quinoa bolivien. Cette concurrence entre pays engendre des tensions et une différence de qualité du quinoa produit. Il semble que la qualité du quinoa bolivien est non valorisée car diluée à l’exportation avec les quinoas conventionnels péruviens et équatoriens. Une partie des containers de quinoa qui arrivent normalement avec une certification biologique en Europe sont renvoyés car ils contiennent des traces de pesticides ! Le boom de la demande de quinoa a donc engendré de fausses certifications ou des mélanges entre quinoas biologiques et conventionnels par des entreprises peu scrupuleuses. Ceci fait du tort à la vraie production biologique de quinoa qui a des difficultés à faire reconnaitre et valoriser son produit sur le marché mondial, mais aussi local sud américain !

 

Des projets communautaires pour faire reconnaitre le Quinoa Réal biologique Bolivien 

Certaines communes souhaitent développer des réseaux de commercialisation directement avec des acheteurs étrangers afin de court-circuiter les intermédiaires et ainsi permettre aux producteurs d’avoir une juste rémunération pour continuer leur métier. Ainsi, la commune de San Pedro de Quemes souhaite mettre en place une entreprise communale pour certifier localement, conditionner et exporter directement du quinoa vers les pays du Nord. Ils sont actuellement à la recherche d’un accompagnement international pour mener à bien leur projet. Ainsi, les circuits-courts et la consommation de qualité de développent aussi au Sud ! Nous ne pouvons qu’encourager ces démarches tout en mettant en garde que le fait d'exporter seulement vers les pays du Nord peut être risqué s'il n'y a pas de débouchés sur le marché intérieur bolivien !

Le quinoa une plante ancestrale de la Bolivie cultivée sur l’Altiplano:

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Un projet de lampe de sel afin de diversifier les revenus des familles de la communauté de Taquillos

Durant 5 jours en Juillet, nous sommes allés avec l’équipe d’AVSF, accompagner un projet dans la commune de Taquillos. Taquillos se situe dans la province de Tarija à la frontière avec l’Argentine. Dans cette zone de la Bolivie, les paysages sont très différents de ceux de La Paz et de l’Altiplano. Nous sommes à moins de 2000m d’altitude, le climat plus clément permet de faire pousser des cacahuètes et du maïs.

Dans les communautés comme Taquillos, assez reculées (5 h de piste), la diversité de revenus est limitée et essentiellement basée sur la qualité des récoltes de cacahuète et de maïs. Dans cette zone, il existe une mine de sel rose exploitée par deux entreprises privées. Ce sel rose est extrait en très gros blocs pour être exporté et ensuite vendu comme sel de table. Les communautés locales n’ont aucune retombée économique de ces mines.

Durant 5 jours en Juillet, nous sommes allés avec l’équipe d’AVSF, accompagner un projet dans la commune de Taquillos. Taquillos se situe dans la province de Tarija à la frontière avec l’Argentine. Dans cette zone de la Bolivie, les paysages sont très différents de ceux de La Paz et de l’Altiplano. Nous sommes à moins de 2000m d’altitude, le climat plus clément permet de faire pousser des cacahuètes et du maïs.

Dans les communautés comme Taquillos, assez reculées (5 h de piste), la diversité de revenus est limitée et essentiellement basée sur la qualité des récoltes de cacahuète et de maïs. Dans cette zone, il existe une mine de sel rose exploitée par deux entreprises privées. Ce sel rose est extrait en très gros blocs pour être exporté et ensuite vendu comme sel de table. Les communautés locales n’ont aucune retombée économique de ces mines.

Les communautaires ont donc fait appel à AVSF afin de mettre en place un projet autour de cette mine. L’idée à long terme est de pouvoir récupérer la concession de la mine et qu’elle puisse profiter au plus grand nombre. La gestion durable de ces mines est aussi un problème. Si le sel est seulement vendu en bloc et à l’exportation, aucune valeur ajoutée ne reste sur le territoire. Ainsi l’épuisement de la mine se fera à moyen terme.

Afin de générer de la valeur ajoutée avec une plus petite quantité de sel extraite, un projet de fabrication de lampe de sel a donc été mis en place. Ce projet est né de la volonté des communautés de travailler cette matière première. Aujourd’hui, ils sont obligés de l’acheter aux entreprises privées, mais à long terme, ils espèrent récupérer la concession de cette mine.

Ainsi douze familles se sont organisées au sein d’une association et ont monté un atelier où ils travaillent les blocs de sel afin de créer des lampes. Tout le système électrique et un socle en bois sont ainsi mis en place dans l’atelier. Ce projet à l’avantage de se réaliser en alternance avec les travaux agricoles à des périodes décalées. L’idée est ainsi que les familles maîtrisent entièrement l’ensemble de la production et de la commercialisation des lampes. Durant 3 jours, nous avons assisté à un cours permettant aux familles d’apprendre à calculer les coûts de production et ainsi évaluer leur prix de vente afin que le projet puisse durer au-delà du financement du projet par AVSF. Les lampes seront vendues entre 150 et 240 Bolivianos (entre 20 et 30€).

Nous avons donc passé quelques jours très sympathiques au sein de la communauté. Notre mission était de faire des photos et des entretiens vidéo afin de réaliser les supports de communication pour la vente des lampes. Le projet est  de vendre les lampes de sel sur le marché bolivien et sud américain, mais aussi en Europe. Le seul grand concurrent existant est une mine identique au Pakistan qui a le même type de sel.  Nous sommes allés visiter la mine, ce qui était une première pour les techniciens du projet. Nous avons réalisé des photos dans différents lieux du village. Les 3 jours de cours ont été vraiment très sympathiques et nous étions ravis de voir une communauté aussi soudée et motivée par ce projet. Les communautaires sont aussi appuyés par d’autres ONG pour permettre de mieux valoriser  les productions agricoles avec la transformation des cacahuètes en confiture et cacahuètes grillées.

Dans la première phase du projet environ 500 lampes vont être fabriquées. D’après le calcul des coûts ceci leur permettra de racheter à nouveau des blocs de sel pour continuer à travailler dans le futur de manière autonome.

 

Nous avons été vraiment bien accueillis par la population qui nous qui nous a reçu en cuisinant du porc : il fut impossible de manger plus de la moitié de l’assiette tant elles étaient remplies. Nous avons aussi découvert une autre Bolivie avec des populations bien différentes de l’Altiplano et beaucoup plus ouvertes, curieuses et souriantes.

 

 

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La production artisanale de laine d’alpaga et de lama pour exporter via les réseaux de commerce équitable

Sur les 4 semaines que nous avons passé avec l’ONG AVSF, nous sommes allés 3 semaines travailler sur le projet d’amélioration de la laine d’alpaga et de lama. Ce projet se terminant, il nous a été demandé de réaliser des entretiens, des photos et de monter une courte vidéo (10 min environ pour synthétiser les conséquences de ce projet). Cette vidéo va ensuite être remise au financeur. Afin de faciliter le travail de la laine de camélidé un projet a été monté en mettant en place des rouets électriques dans les communautés pour diminuer le temps de travail, améliorer la qualité de la fibre. Ce rouet a été construit de manière participative pendant plus d’un an avec l’institut de technologie d’Argentine. Ainsi, le rouet s’adapte le plus possible aux attentes des groupes de femmes et non l’inverse.

Notre mission étant de réaliser une vidéo, nous avons eu la chance de pouvoir participer  à des évènements autour de la laine de camélidés. Mais, nous avons aussi rencontré les groupes de femmes directement dans leurs communautés et nous avons travaillé avec l’équipe de techniciens argentins qui a mis sur pied ce rouet.

Nous avons participé à deux foires sur la laine: un marché d’une journée sur une grande place de la Paz et le salon FITEX (qui est la feria internationale du textile de Bolivie à La Paz pendant 3 jours). Nous avons aussi passé une petite semaine sur le terrain, dans le village où les femmes travaillent la laine. Les villages en Bolivie sont un regroupement de différentes communautés. Le village du projet se nomme Cocapata et sa première communauté se trouve à 3h de piste de la ville de Cochabamba (qui est à 6h de La Paz).

Autant vous dire que pendant ces 3 semaines, nous avons mangé de nombreux kilomètres sur les routes pas toujours bien lisses de la Bolivie. La conduite est assez sportive et le code de la route n’est pas vraiment obligatoire. Un bus vous doublera souvent dans un virage et encore plus si c’est la nuit et sans visibilité !

Dans le village de Cocapata, il y a 2 communautés, mais la principale et la première sur notre route est celle de Calientes. Un atelier d’artisanat a été construit et une  machine pour carder la laine a été installée à Calientes. Celle-ci permet de carder, mais aussi de mélanger deux teintes afin d’obtenir de plus grand volume d’une seule couleur. Dans ce village, plus de 400 femmes travaillent la laine de lama ou d’alpaga qu’elles élèvent. En plus de l’élevage de camélidés, ce sont des zones où on produit beaucoup de pommes de terre. Le travail de la laine est donc une activité annexe. La plupart des femmes utilisent une Puska qui est un rouet à main afin de filer la laine.  Avec cette puska, elle file environ 1kg de laine en 4 jours. Avant de filer, il faut trier et laver la  fibre. Ce travail est long et fastidieux et les retombées économiques sont très faibles. Un camélidé a rarement une robe uniforme, elle est souvent composée de 2 ou 3 couleurs avec des nuances, il est ainsi difficile d’avoir une grande quantité de laine de la même couleur, ce qui ne facilite pas le commerce. La plupart des femmes filent la laine et ensuite réalisent des écharpes ou des châles pour leur famille. Elles essaient de les vendent, mais avec beaucoup de difficultés. Les communautés étant très éloignées les une des autres au sein d’un même village, il est difficile de structurer la vente pour répondre réellement à un marche et  l’exportation est encore moins évidente.

Avec ce projet AVSF et la mairie de Cocapata ont ainsi mis en place des rouets électriques pour plus de 150 femmes afin de tenter d’améliorer la qualité de la laine, les conditions de travail et les revenus issus de la vente En plus, de ces rouets électriques, des cours ont eu lieu afin d’apprendre aux femmes à classifier correctement les différentes fibres. La machine pour carder et mélanger la laine va leur permettre de pouvoir répondreréellement à des demandes de clients. Le réseau de femmes est organisé aujourd’hui en 18 associations et elles ont nomméune responsable pour la commercialisation. La difficulté résulte de l’organisation et des habitudes dans les communautés. La production de laine est ancestrale, mais n’a jamais été structurée et le changement est difficile. Jusqu’alors, il a été impossible au groupe de femmes, de s’organiser correctement pour répondre en terme de volume, de qualité (uniformité de la couleur, de latailles de pelotes) et de délais. Les conditions de vie et d’isolement étant extrêmes, les communautés sont à plus de 4000m d’altitude, une chute de neige brusque peut empêcher pendant plusieurs jours tout déplacement et engendrer la mort de nombreux alpagas ce qui impacte fortement cette jeune filière.Il y a aussi de grandes difficultés d’accès à l’électricité ce qui est un des principaux freins à l’utilisation des rouets électriques.

 

Le projet a pour but de continuer à structure la filière pour pouvoir répondre à des clients étrangers. L’idée serait de pourvoir exporter cette laine d’alpaga artisanale qui est assez rare vers la France entre autres, au travers du commerce équitable. De nombreux freins sont encore à lever, mais nous ne pouvons que leur souhaiter de réussir. Les quelques jours que nous avons passés dans ce village ont été très riches.

Nous avions pour missions de réaliser des interviews filmés. Dans ces zones, la majorité de la population parle le Quechua ou l’aymara qui sont 2 des 37 langues officielles et natives que compte la Bolivie. Il n’a donc pas toujours été facile de se comprendre !!!

 

Une fois les treize interviews réalisés, nous avons monté durant une semaine le documentaire. Aujourd’hui celui-ci n’est pas encore disponible sur le net.  La version en français sera disponible un peu plus tard. Pour nous, c’est une grande première de réaliser un court documentaire de 10 min, surtout dans une autre langue. Nous sommes plutôt contents du résultat. Nous ne vous en disons pas plus sur le projet et vous laisserons découvrir la vidéo prochainement sur notre site.

 

Pour découvrir tous les projets de l’ONG AVSF rendez-vous sur leur site :https://www.avsf.org/

 

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« De la cuisine solaire à l’agriculture urbaine de La Paz :

3 semaines aux côtés de l’Asso "Inti Illimani" »

Nous avions rendez-vous le 20 juillet à 6h du matin à quelques rues des bureaux d’AVSF pour charger une camionnette et partir une semaine au nord du Lac Titicaca pour réaliser une formation sur la construction de fours solaires. A notre grand regret, la camionnette ne viendra jamais et nous ne partirons pas sur le terrain. Il semble que le chauffeur ayant un peu trop fait la fête durant le week-end a oublié le rendez-vous. Finalement, ce seront trois semaines que nous passerons aux côtés de l’association "Inti Illimani" dans ses bureaux à La Paz. 

Nous avons ainsi découvert l’utilisation des fours ou cuiseurs solaires en Bolivie. Avec Emma, une jeune agronome volontaire, comme nous, mais Bolivienne, nous avons réalisé des enquêtes auprès d’une dizaine de femmes qui ont des cuiseurs solaires afin de voir l’efficacité et l’utilisation.

Le cuiseur solaire coûte normalement 1400 Bolivianos (Bs) ce qui représente environ 330€. La plupart du temps l’assos Inti trouve des cofinancements afin de diminuer le cout pour les familles. Dans la zone périphérique de la Paz, nous avons été ainsi à la rencontre de treize familles qui ont bénéficié d’un programme d’aide pour obtenir le four pour 200 Bs (25 €). A notre grande surprise, toutes les familles utilisent  quotidiennement le cuiseur solaire. Elles sont ravies du matériel. Ce cuiseur leur permet de mettre le déjeuner à cuire le matin, de partir travailler, de revenir à 13h et d’avoir un bon petit plat tout chaud. Le cuiseur solaire a l’avantage de ne pas brûler les aliments et ne nécessite pas de surveillance. La caisse étant intégralement étanche la vapeur reste à l’intérieur ce qui ne dessèche pas les aliments.

Tous nos entretiens sont concluants sur plusieurs points. Le cuiseur solaire apporte :

  • Un gain de temps (qui permet à certaines femmes de trouver un emploi),

  • Un gain d’argent car la consommation de gaz est divisés par 2 ou 3, 

  • Un vrai plaisir à cuisiner, la plupart trouvent que les plats ont meilleur goût,

  • Une cuisine plus saine et riche en vitamines et nutriments. La cuisson se fait sans graisse et est dite «  douce ».

 

Pour mettre en évidence tous ses impacts, nous avons réalisé une courte vidéo afin d’aider l’association à faire la promotion des fours. Pour découvrir la viédo cliquez sur l'image ci-dessous ! 

Pour mieux comprendre le fonctionnement du cuiseur et de la parabole solaire, nous les avons utilisé tous les deux pour cuisiner plusieurs jours de suite et autant vous dire que même dans les rues pentues de La Paz ça fonctionne à merveille : quiche, gâteau, flan à  la courgette, lait et eau chaude pour le petit déjeuner tout y est passé !!! Ces démonstrations à ciel ouvert, en pleine rue, ont aussi été l’occasion de discuter avec les passants, souvent surpris des engins et très intéressés pour en acheter … affaire à suivre !!!

Notre travail avec "Inti" ne s’est pas limité seulement aux fours solaires. L’association a reçu une demande pour construire des caisses en bois permettant la mise en place de potager chez des familles défavorisées de la Paz. Ces petits potagers sont une solution pour améliorer l’alimentation des familles et augmenter la consommation de légumes, là où les pommes de terre, le riz et le maïs sont omniprésents.

 

Nous avons été embauchés pour réfléchir au modèle de caisse et mettre en place une petite formation auprès d’une trentaine de familles. Ces dernières n’ont aucune connaissance de la production agricole.

Avec l’aide d’Emma, nous avons réalisé un petit guide sur les bases de l’agriculture urbaine. Nous sommes allés visiter le terrain d’expérimentation de l’Université d’Agronomie de l’Alto. A notre grande surprise, ici les ingénieurs agricoles mettent vraiment les mains dans la terre, lors de leur formation. Une rencontre avec le directeur a permis d’échanger sur une éventuelle future coopération avec notre ancienne école VetAgro Sup. Notre voyage étant basé sur les échanges, nous ne manquons pas une occasion pour tisser des ponts avec la France !!!

Est-ce que l’on vous a dit que la ville de La Paz est en pente. La ville est construite dans un énorme cirque montagneux et l’altitude varie entre 4000m pour les quartiers pauvres où le climat est rude et 3 400 en bas pour les quartiers les plus riches.

Sur une des pentes de la ville, nous avons été à la rencontre d’un potager communautaire, l’équivalent un peu de notre jardin ouvrier et géré par une ONG. Ainsi depuis 1 an environ, toute personne de La Paz peut venir demander un carré de terre (environ 10-15 m2). Chacun cultive sa parcelle, mais l’idée est bien de mettre en commun le savoir faire. Ainsi Pamela et Abad deux ingénieurs agronome boliviens accompagnent les familles pour mettre en place leur petit potager. La récupération et le recyclage sont au cœur de la démarche. Plein de très bonnes idées qui nous ont permis d’améliorer notre guide sur l’agriculture urbaine. Nous sommes allés passer deux samedis à aider les familles pour monter leurs potagers. De très bons moments d’échanges très conviviaux. Nous apportons nos connaissances agricoles et eux, nous parlent de leur culture et nous offre un bon verre de soda et un petit paquet de popcorn bien chimique, que nous acceptons gracieusement pour le geste !

 

Retrouvez très prochainement la video en version espagnol puis française en cliquant sur la pochette du CD ci contre ( mise en ligne prochainement )

Un petit pas pour le potager… un grand pas pour la Bolivie !

Dans le cadre de notre voyage, nous avons découvert le jardin communautaire LAK’A UTA à la Paz. Voici notre entretien avec Abad Conde, agronome et coresponsable du jardin.

 

Abad pourrais-tu nous présenter le jardin LAK’A UTA?

 

« Nous sommes sur les flans de la ville de La Paz, il y a 20 ans dans cette zone, il y avait des habitations. Un glissement de terrain tragique a tout détruit. Afin de stabiliser le terrain et limiter les risques, la municipalité a fait de ce lieu un parc public qui malheureusement avec les années a été abandonné car mal fréquenté. La fondation ALTERNATIVAS** a aussi décidé de monter un projet de jardin communautaire biologique en partenariat avec la mairie et les habitants du quartier. La souveraineté alimentaire est l’objectif principal de cette fondation. Ainsi, depuis plus de 15 mois ALTERNATIVAS a mis en place sur les anciennes terrasses du jardin public des parcelles à destination des habitants. »

Quelle est la démarche et les valeurs défendues par ce potager ?

 

« Le terrain complet compte 2,3 ha, seulement une partie est utilisée aujourd’hui, car la forte pente nécessite des aménagements. Actuellement, 40 parcelles de 16 m² ont été distribuées aux familles. La préservation de l’environnement est au centre du projet. L’ensemble du matériel utilisé est issu du recyclage. Les familles réalisent elles-mêmes les caisses en palettes et les serres en plastique ou bouteilles recyclées. Toutes les techniques sont expérimentées et des traitements naturels sont mis en place afin de lutter contre les éventuelles maladies et les insectes. Le système communautaire est une des clés de voute de l’organisation des zones rurales boliviennes et rythme la vie des populations. Cependant, dans les grandes villes comme La Paz, l’individualisme est de plus en plus présent. Ce jardin a donc vocation à créer du lien social afin de redonner confiance aux habitants et les intégrer pleinement dans leur quartier. Le travail en collectif est omniprésent ainsi que l’entraide. 50% des communautaires sont des femmes qui doivent faire face à des situations parfois difficiles dans leur vie quotidienne, (violence, inégalité…) et qui souhaitent au travers de cette parcelle à la fois apprendre à cultiver leur propre alimentation, mais aussi retrouver un équilibre social. Ce projet communautaire est unique en Bolivie et lie à la fois agriculture urbaine, sécurité alimentaire et éducation.»

Comment ce jardin s’intègre-t-il dans un projet éducatif et quelles sont vos idées pour le futur ?

 

« Notre jardin est tout jeune, mais nous souhaitons développer dans le futur d’autres ateliers et augmenter le nombre de parcelles car de nombreux habitants souhaitent adhérer. La plupart des familles viennent le samedi entretenir leur parcelle. Nous faisons aussi des ateliers et des repas collectifs une fois par mois afin de travailler en groupe. Tous les mardis, nous accueillons une classe qui vient découvrir notre démarche. Les visites se découpent en 4 étapes : visite et découverte du jardin, atelier de semis, atelier de transplantation de jeunes plants et irrigation. Le calendrier des visites est complet jusqu’à la fin de l’année, notre jardin a donc un très grand succès sur le point éducatif. Tous les jeudis, nous accueillons des volontaires péruviens (universitaires) et étrangers qui viennent travailler avec nous selon leurs compétences. Nous souhaitons que ce jardin soit le support de nombreuses activités futures. Nous pensons travailler autour des énergies renouvelables comme le solaire omniprésent sur l’Altiplano, le recyclage,  la transformation de matériaux et la préservation des ressources en eau en augmentant nos capacités de stockage pour l’irrigation.

Nous accueillons de nombreux volontaires qui souhaitent nous accompagner à développer de nouveaux projets et à travailler aux cotés des communautaires ! »

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