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Le Pérou entre tourisme et volontariat 

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Découverte touristique des terasses agricoles Inca dans la zone de Cuzco 

La cité d'Ollantaytambo et ses terrasses agricoles 

Les terrasses agricoles de Pissac 

Tipon et son systeme d'irrigation et de terrasses agricoles 

Le Machu Pichu et ses terrasses  

Les salinas de Marras 

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Terrases circulaires de Morray qui devaient servir à de l'expérimentation inca 

1 mois et demi de volontariat au Pérou entre projet intéressant et usine à volontaires

Après les hauts plateaux de l’Altiplano à 4000m d’altitude, nous sommes redescendus au bord du Pacifique dans une région aride où la pluviométrie frôle les 0 mm/an et où les dunes de sable côtoient une population d’immigrés péruviens défavorisés. Le centre éducatif se trouve le long de la panaméricaine. Ce lieu de passage favorise l’arrivée de population migrante des zones de montagne ou d’Amazonie vers la côté où l’activité économique est plus développée. Les nouveaux arrivés s’entassent dans des cabanes en paille ou en carton dans le désert où l’accès à l’eau et l’électricité est quasi nulle. Le développement des infrastructures n’absorbe pas l’arrivée massive des nouvelles populations. Le confort de vie est donc très sommaire et la population est peu diplômée.

Le système éducatif péruvien ne prend en charge les élèves qu’à la demi-journée 5 jours par semaine. Le reste du temps, ils sont livrés à eux-mêmes. Les familles sont peu présentes car soit elles travaillent dans les champs environnants (dans les zones d’irrigation près de la côte) soit elles sont sans emploi et n’ont pas forcément les capacités de soutenir leurs enfants dans leur éducation scolaire. L’éducation n’est pas toujours la priorité des familles où parfois il y a aussi des problèmes familiaux (violence conjugale, alcoolisme …)..

LAfin de combler cette lacune, un centre communautaire a été créé en 2002 pour mettre en place un renforcement scolaire 3 après-midi par semaine pour les enfants de 6 à 12 ans. Ces après-midi sont l’occasion d’aider les enfants à faire leurs devoirs et de mettre en place des travaux pratiques autour de différentes thématiques pédagogiques. D’autres activités sont organisées pour les familles ou les adolescents occasionnellement autour de la santé, l’hygiène, le jardinage…

 

Afin d’être plus autonome financièrement, l’association a mis en place 1ha de production de granadillas (type fruits de la passion). La production agricole n’est donc pas la base de ce projet, mais c’est un moyen de subvenir aux besoins du centre éducatif

Nous sommes arrivés à l’association Chaska le 1er septembre. Nous avons été envoyés via un organisme de volontaires pour conduire deux missions bien en lien avec notre métier d’ingénieur agricole. Mais finalement, nos missions ont bien changé car lorsque nous sommes arrivés, nous avons réalisé que les missions pour lesquelles nous avions été sollicités n’existaient pas. Maxime devait travailler sur l’irrigation de la parcelle de Granadillas via un réseau de goutte à goutte, mais la mauvaise gestion de projet et le gaspillage d’argent au travers d’ingénieurs incompétents fait qu’aujourd’hui, la pompe du système d’irrigation ne fonctionne pas et donc il ‘y a pas d’eau pour alimenter les réservoirs du système de goutte à goutte. Céline de son côté devait travailler sur la mise en place d’un réseau de commercialisation en circuits courts de la production de granadillas, mais la production étant trop faible (60 kg/ semaine) la vente se fait uniquement au moyen d’une brouette pour aller démarcher dans les quartiers alentours. Nos deux missions ne pouvant pas se réaliser, nous avons pris l’initiative de conduire deux autres projets pendant le mois et demi que nous avons passé dans cette association :

  • La mise en place d’une plateforme de fertilisation organique pour accompagner un projet de parcelle agroécologique.

  • La conduite d’un travail autour de l’environnement avec les enfants du centre éducatif

     

  1. Présentation de quelques activités réalisées durant les 6 semaines passées aux côtés des enfants

 

Avec l’équipe de volontaires et la coordinatrice, nous avons monté des activités pédagogiques sur l’environnement autour de 4 thématiques : gestion des déchets et valorisation, gestion de l’eau, apiculture et potager.

L’idée était ainsi d’apprendre aux enfants de manière ludique comment recycler les déchets de cuisine, sous forme de compost. Aussi, nous avons fait un concours de collecte de déchets organiques. Nous avons construit des bacs de compost et de lombricompost. Nous avons réalisé des activités de semis pour apprendre aux enfants la diversité des semences et la possibilité pour eux et leurs familles de produire chez eux leurs légumes (radis, betterave, salade, carotte…). Rappelons que le projet se situe dans une zone désertique sableuse sans terre cultivable. Ainsi la combinaison du compost et du lombricompost permet de créer un sol apte à la production de légumes. Nous avons réalisé les semis en recyclant des bouteilles plastique et des plaques d’œufs en carton. Dans le centre, il a 6 ruches. Nous avons  collecté du miel et travaillé sur l’intérêt des abeilles pour la pollinisation. Pour certains, la dégustation de miel restera un grand moment, car c’est un produit cher et donc inaccessible pour ces populations. Afin de rendre les activités dynamiques nous avons eux des mascottes (un ver de terre nommé Chiquito et une abeille baptisée Maya par les enfants).

Dans la salle de classe, nous avons fait des panneaux sur de l’environnement pour sensibiliser les enfants.

A l’extérieur, nous avons peint des pancartes avec les enfants pour identifier les lieux agricoles importants du centre communautaire

 

En parallèle, le samedi nous avons monté un projet de potager pour les familles au sein de l’association. L’idée est ainsi de partager une parcelle du centre communautaire entre des familles volontaires qui peuvent ainsi bénéficier de l’appui des volontaires et de l’infrastructure du centre (irrigation, graines, compost…).

2. La mise en place d’une plateforme de fertilisation organique pour accompagner un projet de parcelle agroécologique

 

Toutes les caisses de compost et vermicompost ont été construites en  bois recyclé que nous trouvions sur le terrain de l’association. Nous avons construit deux caisses de compost, une caisse pour stocker de la matière sèche et le vemicompost. Le vermicompost est un système permettant d’obtenir de l’humus par la dégradation des végétaux (secs et frais) par des lombrics (vers de terre).

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Nous avons mis en place deux bio-fertilisants liquides pour améliorer le sol désertique de la parcelle d’agroécologie. Ces bio fertilisants sont réalisés à base de bouse de vache fraiche, de sucre, de fiente de poule et d’eau. Le tout est mélangé selon une recette, puis une fermentation se réalise. Les bactéries se multiplient et consomment tous les nutriments. Une fois que cette fermentation est terminée le bio fertilisant est prêt et peut être utilisé après dilution sur le sol pour améliorer la vie du sol en l’enrichissant en bonnes bactéries

3. Une parcelle agroecologique : témoignage

 

Une autre volontaire, Jeanne qui vient de l’école agricole de Rennes (Agro Campus Rennes) est en stage pour mettre en place une parcelle de potager en agro écologie. Nous vous proposons de suivre l‘évolution de son projet.

 

« Mon projet consiste à élaborer une parcelle agroécologique de cultures maraîchères sur le terrain de l’association « Chaska, Virgen de Guadalupe », située en milieu désertique sur la côte Péruvienne. Cette parcelle a pour objectif d’une part de satisfaire les besoins alimentaires de la communauté travaillant dans l’association, ce qui devrait permettre de réaliser des économies permettant d’investir dans plus de projets éducatifs, et d’autre part de servir de modèle pour une transition vers un mode de production plus respectueux de l’environnement.

Pour ce faire, je dispose d’une parcelle de 200m2, entièrement ensablée et sans irrigation. La première étape a donc été de créer un sol de culture. J’ai érigé des buttes, qui ont ensuite été creusées au milieu pour y incorporer du compost. En arrosant abondamment chaque jour, on obtient un sol de culture très fertile. Pour entretenir la fertilité du sol, nous avons élaboré des biofertilisants à base de fumier de bovins et de volailles, ainsi qu’un compost et un vermicompost. Un système d’irrigation au goutte à goutte vient d’être mis en place.

Pour tester plusieurs techniques agroécologiques, j’ai séparé ma parcelle en quatre : un premier quart est consacré à l’association de culture MILPA, une technique d’origine amérindienne qui exploite les complémentarités du maïs, du haricot et de la courge. Le maïs sert de tuteur au haricot, qui lui fournit de l’azote, et les larges feuilles de la courge servent de paillage naturel. Sur un autre quart de parcelle, j’ai mis en place des associations de légumes, choisies pour leurs propriétés de résistance aux ravageurs et aux maladies les plus présents sur l’exploitation. De plus, une barrière de plantes répulsives (menthe, origan, romarin…) a été élaborée autour de ces cultures. Sur un autre quart j’implante des espèces qui me serviront pour faire des purins ( orties, ail, basiliques…) Le dernier quart de parcelle est consacré à la luzerne, afin d’établir une rotation annuelle. De plus, la luzerne servira d’alimentation aux lapins et cochons d’Inde présents dans l’association. Pour protéger les cultures, j’ai élaboré de nombreux purins et décoctions de plantes. En préventif, ont surtout été utilisées les décoctions de ricin, prêle et ortie. En curatif, les purins sont à privilégier.»

Article de Jeanne Angot

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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4. Découverte apicole

 

Ce mois à Chaska a été aussi l’occasion pour nous de toucher de plus près le sujet apicole. Nous avons extrait du miel et tenté de capturer un essaim sauvage qui était dans un arbre. Nous vous laissons découvrir en images notre initiation apicole. Nous avons mis en place des cadres de cire, extrait du miel et tenté de capturer un essaim sauvage!

 

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5. Des projets intéressants, mais parfois difficiles à mener

 

Cette expérience au contact des populations locales a été très enrichissante, mais il est parfois difficile de comprendre les situations de ces familles. Aujourd’hui, nous maîtrisons  bien l’espagnol, mais cela reste une langue étrangère avec toutes ses subtilités. Nous pouvons nous demander si c’est à nous en tant qu’européen de culture occidentale d’accompagner le développement de ces populations. Même si nous voyageons simplement, la différence de niveau de vie et de préoccupations (recyclage, préservation de l’environnement…) est bien loin de la réalité de ces familles. Comment parler de recyclage quand la collecte des déchets ménagers n’existe pas et où chacun brûle sa poubelle tous les matins dans le désert ou dans les canaux d’irrigation. Selon nous, pour mieux accompagner l’amélioration des conditions de vie, l’éducation des enfants est un levier important. Chacun doit prendre conscience que dans nos pays, nous avons encore la chance d’avoir un système éducatif public de qualité qui permet dans la majorité des cas de donner une chance à tous. Certains seront contre ce discours, mais allez faire un tour hors d’Europe aux côtés des populations et vous verrez les méfaits du libéralisme sur l’éducation et sa discrimination !

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6. Notre avis sur … le volontariat organisé :

Notre voyage de 15 mois se base essentiellement sur les rencontres et les échanges avec les populations agricoles ou non d’Amérique Latine grâce à notre réseau. Ce projet péruvien est le seul à avoir été planifié via un organisme de volontariat international. Cette expérience péruvienne a été pour nous une déception au niveau des relations avec la direction de cette association, malgré que les projets soient intéressants. Nous avions fait appel à un organisme français normalement reconnu dans l’envoi de volontaires. Nous avions ainsi payé une somme considérable et que nous qualifions aujourd’hui de démesurée au vu du service fourni. L’association qui nous a reçus n’a pas porté d’intérêt à l’échange culturel (langue, cuisine, voyage…). Nous sommes plutôt tombés dans une usine à volontaires, qui subsiste grâce à l’apport financier de volontaires étrangers (70% français). Il est vrai que vu de la France, il peut paraitre parfois compliqué de trouver des organismes ou associations pour partir comme volontaire. Néanmoins, le recours à une « boite de recrutement de volontaires » ne doit pas être l’unique solution pour vivre une réelle expérience d’échanges. Nous remercions les gens qui nous ont aidés à financer notre voyage. Mais nous regrettons qu’une partie ait été gaspillée au-travers d’une OGN française et d’une association locale pour si peu d’enrichissement humain.

 

Que notre expérience puisse servir de leçon à d’autres personnes de bonne intention souhaitant s’impliquer dans du volontariat international.

 

A la découverte des fermes industries… une autre réalité malheureusement !!

 

                Le week end lors de notre mission à Chaska, nous avons visité les alentours dans le désert et nous avons été surpris de découvrir des « usines à poulets et vaches laitières industrielles » implantées dans des zones totalement désertiques. Ces usines sont sous perfusions des camions qui approvisionnent en eau et nourriture ces élevages  totalement isolés et dépendants. Ce type d’exploitation se rapproche fortement des projets type ferme des 1000 vaches qui voient le jour actuellement en France. Les animaux sont confinés et reçoivent antibiotiques, hormones et alimentation transgénique pour grandir rapidement et faire du poulet bas de gamme à bas coût. Le poulet est un aliment phare de ces pays. Dans toutes les villes, on rencontre une ribambelle de restaurants/ fast food au poulet.

Nous avons ainsi découvert une ferme de 2000 vaches laitières en plein désert. Admirer un peu le pâturage !

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Ici les poulaillers industriels en plein désert

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