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Une petite virée en Equateur 

Il n'était pas prévu que nous nous rendions en Equateur. Nous avons été gentillement invité par une amie française qui vit à Quito et qui travaille pour le Minitère de l'Agriculture Equatorien sur la thématique des Circuits courts de commercialisation. autant vous dire qu'on est pile dans le sujet de notre voyage. Nous sommes donc arrivés en Equateur à Quito le 17 octobre après 41h de bus et jusqu'au 20 novembre. Nous sommes restés en Equateur jusqu'au 24 novembre puis nous avons pris la route du Chili toujours en bus mais cette fois-ci 60h !
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Grand entête

1. Quelques petites photos du volcan Cotopaxi qui est en activité et visible depuis Quito 

2. Petite virée en amazonie 

Nous avons eu la chance grâce à notre amie Marlène qui nous héberge à Quito et à son compagnon Dorian d’aller visiter la communauté de ce dernier.

 

Pendant les 1 premiers mois de notre voyage depuis le Brésil nous n’avons pas cessé de tourner autour de l’Amazonie (ce mastodonte vert si fragile) sans jamais y rentrer. L’occasion était trop belle ! Nous avons donc été dans la communauté de Dorian qui s’appelle Campococha (https://www.facebook.com/CampacochaEcuador/?fref=ts).

 

 C’est une communauté bien accessible en voiture mais qui déjà dévoile toute la splendeur et le mystère de l’Amazonie. Cette forêt dense nous y marchons pendant 5h et nous allons de découverte en découverte, entre la forme des arbres, la vie au sol qui est énorme avec une quantité surprenante de fourmis et les points de vue. Dès que nous prenons de la hauteur et que nous découvrons le paysage… jusqu’à l’horizon il n’y a que des arbres et un grand fleuve silencieux qui serpente le Napo. Celui-ci est un affluent de l’amazone qui lui ira se jeter dans l’Atlantique au nord du Brésil !

L’Amazonie est une zone où se produit une grande partie du cacao. Ce qui sert à faire le chocolat c’est la fève (graine) du cacaoyer qui est séchée et toastée. Dans un fruit nommé cabosse on trouve de 16 à 60  fèves.de cacao!

L’Amazonie est une zone de la planète où il y a beaucoup d’or. Dans les rivières, il est possible d’en trouver. La collecte de l’or est très réglementée car il y a de nombreux impacts négatifs sur l’environnement lorsqu’une entreprise commence à extraire de l’Or. Pour les habitants du village, il est néanmoins possible d’en chercher manuellement avec des bassines en bois.

Quelques jours avant que nous arrivions dans la communauté cette dernière avait mis à la porte de son territoire une entreprise frauduleuse qui venait pour piler les ressources en or !! Le plus étrange c’est qu’un permis d’exploité semble-t-il avait été donné par le ministère de l’environnement Equatorien …

 

 La forêt amazonienne est dite primaire; cela signifie qu’elle n’a jamais été coupée et dans beaucoup d’endroit elle n’a jamais été explorée par l’homme blanc. Les arbres sont très grands et il y a de nombreuses lianes ce qui permet de jouer à tarzan !! On a été tout fou ! Voyez plutôt nos deux petites video!

 

Nous avons aussi eu l’occasion de déguster les vers blancs de l’Amazonie, heureusement ils étaient cuits. Nous avons aussi mangé dans des feuilles de banane! Belle découverte !

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Vos prochaines vacances à la Ferme Rána Cantó !

En janvier nous avions passé un mois aux côtés des paysans du réseau Acohilda Na Colonia (accueil Paysan Brésil). En Equateur nous avons été tout naturellement découvrir la ferme de Nadine et Pascal installé depuis 9 ans. Ils sont à ce jour les uniques représentants d’Accueil Paysan dans ce pays.

Ce couple de paysan ardéchois est venu s’installé dans la Sierra équatorienne à plus de 2500 mètres d’altitude dans un magnifique cadre où le climat clément permet de cultiver citronniers, avocatiers…

Venez comme nous profiter de l’accueil chaleureux et planter votre tente entre le lama et le potager où des hamacs vous attendent pour une petite sieste ! Pour plus de confort vous apprécierez les 3 chambre d’hôte.

La table d’hôte est une belle occasion de tous se rassembler autour des bons petits plats de Nadine !

Pascal propose des balades dans les environs de la demi-journée au bivouac de plusieurs jours afin de profiter pleinement du cadre et de la nature environnante.

Nous avons passé 3 agréables journées à leurs côtés où nous avons pu échanger longuement sur l’agrotourisme aussi bien en France qu’en Equateur.

Cette virée chez Pascal et Nadine nous a encore plus renforcé dans l'idée que nous souhaitons mettre en place sur notre ferme un accueil agrotouristique simple qui permette un vrai contact avec le public! 

Une femr edoit être un lieu vivant aussi bien avec les locaux qu'avec les "touristes" de passage qui souhaitent découvrir la région et surtout trouver un autre accueil que simplement un emplacement de camping ou une chambre chez l'habitant ! 

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Le développement de l’agriculture biologique et agro écologique en Equateur

Nous avons été à la rencontre du directeur de l’association ProBio, qui depuis plus de 20 ans a mis en place un système de certification participatif sous forme de SPG : Système Participatif de Garantie. Si un producteur souhaite obtenir la certification et utiliser le logo ProBio, il doit répondre à un cahier des charges et passer devant un comité d’éthique. Ce comité a l’avantage de rassembler un grand nombre d’acteurs : société civile, élus locaux, agriculteurs du réseau, universitaires et des représentants du ministère de l’agriculture. Aujourd’hui 40 fermes environ sont dans ce réseau. Ce système participatif se rapproche du système français Nature et Progrès qui défend une vision plus globale de l’exploitation biologique et ne s’intéresse pas uniquement à la production mais aussi à la gestion de l’eau, traitement des déchets, biodiversité… Ce système de SPG n’a pas de limite dans le sens ou il est toujours possible de tendre vers des systèmes de production plus cohérents. Ces SPG s’inscrivent dans une démarche d’amélioration continue.

L’Equateur est un petit pays de la face pacifique de l’Amérique du Sud qui a 3 types de climats. La côte (Costa) où l’on produit essentiellement des fruits tropicaux, la montagne (Sierra) est une zone de production de légumes, quinoa, pomme de terre et d’élevage, et l’Amazonie (Selva) où se produit du cacao, du café et du manioc.

Le développement de l’agriculture biologique est assez lent. La certification par des organismes internationaux comme Ecocert ou Déméter coûte très cher pour les petits paysans et est donc souvent réservée aux grandes cultures d’exportation comme le cacao, la banane ou le café via des réseaux comme le commerce équitable biologique.

De nombreux producteurs équatoriens sont en transitions et quittent le model conventionnel pour se tourner vers la production agro écologique et biologique. Il n’y a pas aujourd’hui de certification agro écologique proprement dite, car il y a de nombreuses définitions de ce concept selon les organismes. Chaque année de nouveaux paysans entrent dans cette démarche agro écologique et utilisent de nouveaux moyens de lutte naturel contre les maladies et ravageurs pour protéger leurs cultures. Cependant la grande difficulté de ces producteurs en transition est l’écoulement de leur production.

La grande majorité des consommateurs n’est pas encore sensible à ce mode de production plus respectueux de l’environnement et de leur santé. De nombreuses associations comme AVSF* accompagnent localement les producteurs en transition pour mettre en place des nouveaux circuits de commercialisation adaptés à leurs volumes et diversités de production. Ainsi de nombreux marchés de producteurs, des magasins et des paniers ont été mis en place. Le Ministère de l'Agriculture via son pole "commercialisation en circuits court appuie ausis les démarches des paysans.

Ces nouveaux modes de commercialisation directement du producteur au consommateur ont de nombreux impacts positifs sur la vie de ces paysans équatoriens (niveau et qualité de vie amélioré, nouvelles compétences, meilleure estime de soi, reconnaissance du travail de paysan et travail en collectif…).

Toutes ces démarches que nous avons rencontrées sont très intéressantes, néanmoins il manque à notre avis un projet politique global pour accompagner sur le long terme ces démarches et enclencher un réel changement dans les modes de consommation de la société civile. Le Ministère œuvre en partie pour développer la souveraineté alimentaire dans le pays néanmoins ce n’est qu’une petite partie de cette institution qui est en charge de ce type de commercialisation. Ces systèmes sont économiques viables et offrent une qualité de vie souvent meilleures que celle des zones urbaines, cependant ce métier de paysan n’attire pas la nouvelle génération. Ainsi comme on le note en France de nombreuses fermes disparaissent partant à l’agrandissement ou à l’urbanisation. Il existe à ce jour que peu de promotion de cette agriculture paysanne et locale qui se veut plus respectueuse de l’environnement et plus proche des consommateurs. Il faut des paysans nombreux pour avoir des campagnes vivantes !

Quelques photo du centre de reference en permaculture que nous avons été visiter

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Des paniers bio pour les fonctionnaires équatoriens

 

Nombre de paysannes et paysans équatoriens sont en transition vers la production agroécologique et biologique. Mais il est encore difficile de trouver des débouchés locaux pour leurs produits de qualité. Ils et elles sont encouragés par les pouvoirs publics à se rassembler afin de pouvoir bénéficier de soutien collectifs - accompagnement, appui technique, reconnaissance – et depuis quelques années, des ONG comme Agronomes et vétérinaires sans frontières (AVSF) et maintenant la Coordination des circuits courts au sein du ministère de l'Agriculture appuient leurs initiatives pour leur permettre de trouver des débouchés locaux. Le nombre de points de vente augmente dans tout le pays sous de nombreuses formes (1). Les paysan·ne·s diversifient leurs productions, cultivent de nouveaux produits et s’organisent pour proposer une offre régulière et variée.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Depuis 2013, 18 des 25 provinces du pays sont concernées par la livraison d’un panier mensuel de 22 produits dans les locaux des ministères. On compte ainsi 716 paniers livrés par mois au sein des institutions de Quito ; 230 nouveaux doivent entrer dans la démarche prochainement. Chaque ministère est approvisionné par environ 50 producteurs en agroécologie qui livrent aux heures de pause un panier préparé le matin même dans les communautés. Les 20 dollars US que coûte chaque paniers sont déduits du salaire, ce qui facilite le paiement au groupe de paysan·ne·s et l’adhésion à cette démarche de vente directe. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Depuis le lancement de l'initiative, ces paniers connaissent un franc succès. Il est intéressant de penser qu’une partie des fonctionnaires du ministère de l’Agriculture achète directement leur nourriture aux petits productrices et producteurs locaux. Mais des freins restent à lever pour permettre le développement à plus grande échelle de ce modèle. A ce jour, le contact  producteurs/fonctionnaires se limite à une brève livraison. L’acte d’achat est parfois perçu uniquement comme un soutien au paysan ou à la paysanne, plus que comme un engagement dans un nouveau modèle de consommation responsable. Il manque une politique globale touchant à la fois la production, la commercialisation et la sensibilisation des consommatrices et consommateurs. Comme dans de nombreux pays, les paysan·ne·s doivent faire face à un manque d’appui politique pour l'accès au foncier, à l’irrigation, à des semences paysannes... Dans certaines provinces, il est aussi difficile de trouver l'offre minimum pour répondre à la demande des fonctionnaires.

On note également un manque d'information auprès du grand public de ce mode de consommation locale. Des actions sont conduites pour améliorer la souveraineté alimentaire, mais concrètement les paysan·ne·s qui pratiquent la vente directe sont encore peu visibles.  Pour étendre ce système de paniers à grande échelle, il est nécessaire d’avoir une politique à long terme incitant tout le monde à se tourner vers ce modèle de développement agricole local et agroécologique.

Pour autant et dès à présent, les paniers vendus aux fonctionnaires - et surtout à ceux du ministère de l’Agriculture - semblent un bon moyen de responsabilisation de nos dirigeant·e·s sur leurs modes de consommation.

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